Maëlle Straum
La ciguë
Tape, tape
moi les nerfs.
Alerte, alerte
les réverbères.
Épuise,
ratisse large
qu'on en finisse.
Plantée au milieu
bien en chair,
Plantée là devant,
Je fulmine sans dialogue.
Rien ne m'apaise.
Rien ne m'apaise.
Passe, passe
Passe mon tour.
Donne moi la paix
que je retourne
au calme des mésaventures.
A trop vanter le bonheur
à ta porte,
par le nombril
tu le laisses filer.
Passes-y ton aiguille.
Passes-y ton aiguille.
Détache, arrache
la mauvaise herbe
qui grandit dans mon lit.
L'ortie fourmille
sous mon bras,
les déchets ont germé.
Les déchets ont germé.
Ma poitrine fleurit
par le trou agrandi
que tu y as formé.
Enfonces-y ton doigt,
prend-moi par la racine.
Qu'on en finisse.
Qu'on en finisse.
Ose, ose
t'aventurer dans ma chair.
Vois si l'armure te recrache
ou te saisit.
Je t'avale une fois, deux fois
te perd dans mes bras
qui savent trop accueillir.
Investir nos efforts
dans le réconfort,
que pour une fois
on essaie
d'en ressortir indemne,
car l'amour ne nous mérite pas.