Maëlle Straum
Inondation
A trop débattre
de nos ébats fantomatiques,
le cerveau expulse
de ta tête ton ventre.
Assassin de nos censures,
inonde mes vices
si je te plais
avant que je ne rugisse.
Furibonde
je t'inonde.
Que mon pubis en feu
resplendisse
entre mes cuisses.
Endiablées,
réanimées de tes pensées.
Réveillons-nous sorcières,
Au delà des chimères.
D'un grand coup de faucille,
Il faut que ça vacille,
que ça tangue.
Que nos hurlements s'entendent.
Réveillons-nous sorcières.
Une infernale orgie décalotte
ton oubli à ma porte.
Respire, respire
car ma voix transporte
l'injonction de nos désirs.
On y transpire,
décapite, vas-y,
la faiblesse des interdits.
Dans les plis de nos peaux
je sécrète
des mots incalculables.
Accueille le cri précis
d'une bête impénétrable.
Réveillons-nous sorcières,
Au delà des chimères.
D'un grand coup de faucille,
Il faut que ça vacille,
que ça tangue.
Que nos hurlements s'entendent.
Réveillons-nous sorcières.
Une imprévisible
montée de cyprine
désarçonne les fleuves.
Les ponts sont débordés
et l'on voit soudain
apparaître un chemin liquéfié.
La foule s'élance,
propulse ses ébats,
innombrables,
dialogue en transe
dialogue en transe,
reprend confiance.
Viens, traverse
les jambes en l'air, cabriole
rejoint mes mains.
Là.
Je te tiens à te ravir.
Là, tu goûtes mes reins.
Au petit matin
je saurai te porter.
J'ai creusé un trou pas très loin
pour embraser nos délices
et maintenir le feu
des sensualités.
Je m'impose, charnelle
et propulsée
en toute pudeur,
dans mon obscénité.
Par delà les cercles,
délimite le désir
sans courir à ma perte.
Réveillons-nous sorcières,
Au delà des chimères.
D'un grand coup de faucille,
Il faut que ça vacille,
que ça tangue.
Que nos hurlements s'entendent.
Réveillons-nous sorcières.